Jean-Jacques Surian - Biographie / Biography



Jean-Jacques Surian est né à Marseille en 1942 boulevard Gazzino, aujourd’hui boulevard André-Aune, dans le quartier du Palais de Justice. Caractéristique mobilisatrice ou prémonitoire des «sujets en pente», escaliers, vues en plongée ou contre-plongée du futur peintre ?, le boulevard André-Aune présente la particularité de proposer une des plus fortes déclivité de Marseille avec une gîte moyenne de 14% sur à peu près 400 mètres. En 1959 Jean-Jacques Surian entre aux Beaux-Arts de Marseille puis est reçu à ceux de Paris en 1963 et retourne à Marseille en 1965 pour ne plus la quitter. Son travail ne s’en éloignera plus non plus et La Canebière deviendra le centre du monde, de Son monde. La ville devient alors la toile de fond omniprésente d’un propos beaucoup plus universel. Une sorte de comédie humaine que les connaisseurs ne peuvent manquer de situer géographiquement mais qui pour les autres peut se dérouler n’importe où dans le monde. Quand il ne s’agit pas tout simplement d’un transfert de cité. L’art de Jean-Jacques Surian est de savoir donner corps à ce mouvement brownien d’hommes et de passions au travers du filtre discrétionnaire de ses souvenirs ; avec une sorte de prépotence du temps de son enfance qui s’inscrit en filigrane tout au long de son œuvre. On y saute perpétuellement du coq à l’âne passant sans ambages de la messe au bordel, de l’école à la maison de retraite,  de la 1ère communiante au bandit récidiviste. L’intromission du regardeur dans ce foisonnement de lieux et d’intrigues est menée dans une approche quasi cinématographique de la narration. Dans les années 1980 cet apport se fait le plus souvent dans l’utilisation de ce qui pourrait s’apparenter à des plan-séquences tournés caméra à l’épaule. Scènes et personnages sont alors parcourus par un œil qui s’enroule autour d’eux, passant devant, derrière, sur les côtés, explorant tous les recoins signifiants de l’image. La modification continue du point de vue entraîne une anamorphose des figures caractéristique du «Surian» de cette époque. La touche «pointilliste» affaiblit encore la perception des contours et génère une confusion des formes et des motifs que n’aurait probablement pas reniée Edouard Vuillard. Au début des années 1990 la technique s’infléchit et impose à l’œil de se stabiliser. Le plan-séquence laisse alors la place à la «polyvision». Tous les éléments de l’histoire sont présentés frontalement et le récit se crée au loisir du regardeur par le passage de l’un de ceux-ci aux autres. Le procédé narratif se sophistique ensuite progressivement pour introduire dans l’image des «incrustations» propres au vécu du narrateur. Aujourd’hui quoiqu’il soit toujours établi dans cette dernière période Jean-Jacques Surian assombrit graduellement une palette jadis si explosive et resserre le champ de ses images. Le trait et la netteté des contours reprennent de la force. Les lieux, quoique toujours marseillais, deviennent de plus en plus impersonnels face à une présence autobiographique toujours plus affirmée. Tout se passe comme si, après un long voyage dans les formes et la couleur, l’artiste revenait à la sobriété de son travail des années 1970. Mais sans rejeter les contributions picturales que lui a rapportées ce long périple

Jean-Jacques Surian was born in Marseille in 1942 boulevard Gazzino, which is today boulevard André-Aune, in the Palais de Justice neighbourhood. Mobilising or premonitory feature for the future painter’s «sloping subjects», stairs, high and low angle views, Boulevard André-Aune has the particularity to offer one of the biggest downslope of Marseille with an average 14% over about 400 meters. In 1959 Jean-Jacques Surian enters the Beaux-Arts in Marseille then those of Paris in 1963 and returns to Marseille in 1965, never to leave it again. His work will never get away from it either, and La Canebière will become the centre of the world, of His world. The city then becomes the ever-present background of a much more universal subject. A kind of human comedy that experts cannot fail to locate geographically but which for others, can take place anywhere in the world. When it is not simply a transfer of city. The art of Jean-Jacques Surian lies in his ability to embody this Brownian movement of men and passions through the arbitrary filter of his memories; with a kind of omnipotence of his childhood times as a watermark throughout his work. One  constantly jumps from one thing to the other passing bluntly from mass to the brothel, from the school to the retirement home, from the first communicant to a recidivist bandit. The intromission of the viewer in this abundance of places and plots is conducted in an almost cinematic approach of the storytelling. In the 1980s this contribution is most often found in the use of what could be likened to sequence-shots filmed with a hand-held camera. Scenes and characters are then covered by an eye that wraps itself around them, moving in front, behind, on the side, exploring every meaningful corner of image. The continuous change of perspective leads to an anamorphose of figures characteristic of the «Surian» of that time. The «pointillist» touch furthermore fades the perception of contours and generates a confusion of shapes and patterns that Edouard Vuillard would probably have appreciated. In the early 1990s the technique softens and requires the eye to stabilize. The sequence-shot then gives way to the «polyvision». All the elements of the story are presented frontally and the narrative is created by the viewer passing casually from one to the others. The narrative method then becomes gradually more sophisticated and introduces into the image «inlays» specific to the narrator’s experience. Although he is still today established in the latter period, Jean-Jacques Surian darkens gradually his range once so explosive and narrows the scope of his images. The line and sharpness of the edges strengthen. Places, though still in Marseille, become increasingly impersonal in front of a more and more assertive autobiographical presence. Everything happens as if, after a long journey in the shapes and colours, the artist was returning to the simplicity of his work of the 1970s. But without rejecting the pictorial contributions brought back from this long journey.


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