Marc Petit
« La Clairière »
Bronze – 2007 – 96 x 82 x 40 cm
Fonte « Fusions » - Pièce numérotée 4/8
Signature « Marc » sur l’arrière droit de la terrasse
Provenance : atelier de l'artiste
Bronze – 2007 – 96 x 82 x 40 cm
Iron cast « Fusions » - Work numbered 4/8
Signature "Marc" on the right part of the terrace's back
Origin : artist's studio
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Le mot du marchand
«La Clairière» est pour nous une oeuvre majeure de Marc Petit qui exprime pleinement ce que nous mettons en avant comme caractéristique principale de son travail dans notre présentation de l’artiste. Mais plutôt que de nous répéter laissons parler celui-ci : «Je me souviens d’une visite chez Serge Lorquin* qui me donna, en voyant les genoux d’une de mes sculptures, une mémorable leçon. Trouvant que ne n’y avais pas apporté les égards dus, il me fit une sévère correction en m’expliquant que, jeune sculpteur, je n’avais pas le droit de trahir Phidias, Michel-Ange et Rodin. Que si je ne voulais pas réaliser un personnage en pied, c’était mon droit, mais qu’il·était inadmissible de laisser à l’abandon une part du travail. Un pied, un buste, un torse, un fragment de torse pouvaient être une œuvre en soi. En revanche, si je voulais faire une figure en entier, je me devais de traiter respectueusement chaque partie. Clairement, si je ne voulais pas sculpter les genoux, je ne devais pas les mettre.
Je crois que cette leçon, vingt ans après, était bien présente lorsqu’en 2007 je réalisais « La Clairière ». Le pied droit compliquait la sculpture et n’apportait rien, mais il me fallut, pour oser l’éliminer, un peu de temps. J’hésitais, car je craignais que l’on pût y voir une amputation déplacée qui rendrait l’ensemble anecdotique. J’espère avoir évité cet écueil en conservant l’intégrité de cette jeune personne.
La construction de « La Clairière », assez complexe, est élaborée en escalier. Notre regard la parcourt graduellement d’un point à un autre. Elle n’a pas de centre et distribue ses fuyantes comme si, en elle, plusieurs points lumineux diffusaient leurs rayons. Ces lignes, si nous les prolongeons, mènent toutes vers le vide.
J’eus du mal à stabiliser sa forme et à trouver son unité. Les membres étaient ou trop longs ou trop courts, comme les branches où elle trouve appui. La tête a été maintes fois déplacée, les mains refaites à plusieurs reprises. Son visage, qui devait garder les traces de l’enfance sans se dépouiller de sa gravité, requit de longs efforts. « La Clairière » est une réalisation où j’ai dû éliminer doute après doute, chaque détail me posant un problème. Pour un sculpteur, la simplicité est un des buts les plus complexes à atteindre. Mais, contrairement au dessin, la sculpture ne garde pas trace des repentirs. Une fois finie, personne ne peut parcourir les chemins qu’il fallut emprunter pour la façonner. Certaines sont offertes, d’autres sont à gagner.»**
* Serge Lorquin est un sculpteur français qui obtint le prix de Rome de sculpture en 1949. Il fut l’un des professeurs de Marc Petit
** Extrait du Coffret « Musée Marc Petit » édité par le musée du Lazaret - Ollandini
Word from the merchant
«La Clairière» is for us a major piece of Marc Petit which fully expresses what we highlight as the main characteristic of his work in our presentation of the artist. But rather than repeat ourselves let’s speak his one : «I remember a visit to Serge Lorquin* who gave me, seeing the knees of one of my sculptures, a memorable lesson. Finding that I did not bring the due respect to them, he made me a severe correction by explaining to me that, as a young sculptor, I had no right to betray Phidias, Michelangelo and Rodin. That if I did not want to realize a full-length character, it was my right, but it was inadmissible to leave part of the work to be abandoned. A foot, a bust, a torso, a torso fragment could be a work in itself. On the other hand, if I wanted to make an entire figure, I had to respectfully treat each part. Clearly, if I did not want to carve the knees, I did not have to put them on.
I believe that this lesson, twenty years later, was very present in my mind when in 2007 I realized «La Clairière». The right foot complicated the sculpture and brought nothing, but it took me some time for daring to eliminate it. I hesitated, because I was afraid that public could see a displaced amputation that would make the whole thing anecdotal. I hope I have avoided this pitfall by maintaining the integrity of this young person.
The construction of «La Clairière», quite complex, is developed as a staircase. Our eyes are gradually moving from one point to another. It has no center and distributes its receding lines as if, in itself, several luminous points diffused their rays. These lines, if we prolong them, lead all to the void.
I struggled to stabilize its form and find its unity. The limbs were either too long or too short, like the branches where it finds support. The head has been displaced many times, hands have been redone several times. Its face, which had to keep the traces of childhood without stripping itself of its gravity, required long efforts. «La Clairière» is a realization where I had to eliminate doubt after doubt, every detail raising a problem. For a sculptor, simplicity is one of the most complex goals to achieve. But, unlike drawing, sculpture does not keep tracks of repentance. Once finished, nobody can go over the paths that had to be taken to shape it. Some are offered, others are up for grabs.»**
* Serge Lorquin is a French sculptor who won the Rome Prize for sculpture in 1949. He was one of Marc Petit’s professors
** From the «Musée Marc Petit» box set published by the Lazaret - Ollandini Museum
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