Gérard Fromanger
« Suite Chamonix numéro 1 »
Série « La vie quotidienne, instantané »
Huile et acrylique sur toile – 2001 - 150 x 300 cm
Signature, titre, série, technique, dimensions, date et dédicace au dos
Provenance : collection particulière
Series « La vie quotidienne, instantané »
Oil and acrylic on canvas – 2001 – 150 x 300 cm
Signature, title, series, technical means deployed, size, date and dedication on the revere
Origin : private collection
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Le mot du marchand
Nous proposons ici une œuvre qui doit être inconnue pour à peu près tous et qui l’était pour nous jusqu’à ce que nous puissions reconstituer son histoire. Il s’agit d’un très grand format, annoncé pour 150 x 300 cm et nommé «Suite Chamonix, numéro 1». Le titre en lui-même est impropre dans son décompte puisque du fait des conditions de la naissance du tableau il ne pouvait y avoir de numéro 2. Quand nous avons pris connaissance de son existence la dédicace figurant au dos de la toile nous a particulièrement intrigués et nous avons recherché à qui et à quoi elle faisait référence. «Cette peinture a été réalisée pour les enfants de Christine Janin et l’association «A chacun son Everest», sur une idée de G.D. - Fait à Chamonix le 20/06/2001». Nous avons alors pris contact avec la seule personne qui y est explicitement citée, laquelle a pu nous en donner la genèse. Christine Janin est un médecin et une alpiniste qui détient plusieurs «premières» comme celle d’être la première française à avoir vaincu l’Everest, ou la première femme à avoir gagné le pôle nord sans moyens mécaniques et sans chiens de traineaux. Alliant ses connaissances médicales, la renommée et l’expérience sportives acquises dans le cadre de ces records elle trouve quelques soutiens et fonde en 1994 l’association «A chacun son Everest». Celle-ci a initialement pour but de prendre en charge des enfants atteints de cancer et de leur proposer au moyen de stages en montagne de reprendre la main sur leur vie en devenant acteur et moteur de leur guérison. Leur but est de montrer l’analogie qui existe à vaincre les difficultés dans les parcours qui conduisent aux sommets comme dans ceux qui mènent à la guérison. En 2001 l’association inaugure de nouveaux locaux et à cette occasion un entrepreneur, G.D. dans la dédicace, se propose pour commander à Gérard Fromanger un tableau qu’il offrira dans le but d’égayer le hall d’accueil. Une première mouture n’agrée pas Christine Janin car perçue comme pouvant choquer certains patients ou visiteurs par ailleurs déjà en souffrance du fait de la raison de leur présence en ces lieux. Malheureusement celle-ci n’a pu nous fournir de description explicite de ce premier jet si ce n’est que la seconde toile livrée la veille de l’inauguration par Gérard Fromanger était trop proche de la précédente pour obtenir plus d’approbation et en conséquence ne sera jamais exposée. G.D. conserve alors le tableau pour son propre usage, ce qui explique pourquoi celui-ci a pu se retrouver sur le marché alors que normalement, en tant qu’actif d’une fondation, il n’aurait jamais pu ni dû en sortir. Le récit de Christine Janin montre que de fait il n’y est jamais entré. Cependant une étude plus approfondie de certains détails suppose l’ajout de nouvelles péripéties au fil apparemment linéaire de cette histoire. Des éléments qui ne remettent en question ni l’authenticité du tableau, ni ses qualités esthétiques, ni même la fidélité des souvenirs de Christine Janin mais qui, quand on les analyse laissent entrevoir un parcours qui pourrait être beaucoup plus sinueux que supposé. Il faut savoir que Gérard Fromanger travaillait par séries autour d’un concept à partir duquel il brodait des variations graphiques l’illustrant jusqu’à ce que les idées, les variantes que lui offrait le propos sous-jacent soient épuisées. En vertu de quoi il annonçait qu’une fois une série engagée il lui était difficile, voire impossible, de sortir de la thématique qui lui était associée et a contrario irréalisable d’y revenir plus tard. Ce qui devait parfois souffrir des exceptions puisque par deux fois nous l’avons vu déroger à cet absolu. Il est vrai que dans les deux cas il s’agissait d’une commande. La première à destination d’un marchand japonais et la seconde pour un grossiste en matériel d’arts graphiques arcueillais. Il faut aussi savoir que les dos de tableaux par les indications qu’ils contiennent, quand ils en contiennent, sont souvent source de révélations pour qui veut bien les lire. La désignation «La vie quotidienne, instantané» par exemple fait référence à une série de 1984, qui, à notre connaissance, a pour particularité d’être constituée de trente tableaux, tous de même format, rassemblés en un tout nommé «Trente instantanés». «Suite Chamonix, numéro 1» emprunte donc à la série «La vie quotidienne» son intitulé, augmenté du terme «instantané» qui lui se réfère au titre générique des œuvres de cette série. Par ailleurs chacun des tableaux de «La vie quotidienne» a pour particularité de posséder sur son pourtour une sorte de liséré non peint. Or ce dernier est absent des bords latéraux de «Suite Chamonix, numéro 1». Une explication en est fournie par la mesure de la largeur du tableau qui était de 292 cm alors que le dos l’indique pour 300 cm. La configuration, au moment où nous l’avons reçu était donc possiblement raccourcie par rapport à l’originale et confirmation en a été donnée par des marques d’ancien cloutage et les débords d’accroche de la toile sur le châssis qui sont plus larges à gauche et à droite que sur le haut et le bas. On peut s’interroger pour savoir à quel propos cette modification a été réalisée et si elle émane de l’artiste lui-même ou bien de l’un des détenteurs ultérieurs. Ce genre de rognage résultant le plus souvent de la mise en adéquation d’une œuvre avec son lieu d’accrochage, on peut en exclure la responsabilité de Gérard Fromanger. On ne voit pas non plus pourquoi celui-ci aurait indiqué dans sa dédicace des dimensions inexactes. Le dos fait également état d’une contradiction entre la date indiquée, 2001, et celle de la série «La vie quotidienne», 1984. Désaccord souligné par l’importante disparité que l’on constate entre l’encre de la signature et celle de la dédicace. Comme si 17 ans de vie supplémentaire avait fané la première. Une fatigue qui revient à poser la question de la destination initiale de l’œuvre. «Suite Chamonix, numéro 1» ne serait-elle que la simple réaffectation d’une œuvre en réponse à une commande ? L’auteur ayant disparu aucune conclusion ne peut aujourd’hui être considérée comme définitive. On peut néanmoins supposer que pour adhérer à l’objet de l’association «A chacun son Everest» Gérard Fromanger avait choisi dans ses thématiques celle qui pour lui saisissait au mieux le parcours vers un sommet de personnages tous unis dans une même dynamique. Profitant du nettoyage et des petites restaurations habituels d’une œuvre avant sa remise sur le marché Galerie Anna-Tschopp, a choisi de faire revenir le tableau à ses probables dimensions originelles. Ainsi la réapparition des lisérés sur la gauche et sur la droite le réinscrivent pleinement dans la série «La vie quotidienne» et en font le contrepoint à la fois du tout et de chacune des trente pièces de «Trente instantanés».
Word of the merchant
rHere we present a work that must be unknown to just about everyone, and which was unknown to us until we were able to piece together its history. It is a very large format, advertised for 150 x 300 cm and called "Suite Chamonix, numéro 1". The title itself is a misnomer, since the conditions in which the painting was created meant that there could be no number 2. When we first became aware of its existence, we were particularly intrigued by the dedication on the back of the painting, and we set about finding out who and what it referred to. "This painting was done for the children of Christine Janin and the association "A chacun son Eve-rest", based on an idea by G.D. - Done in Chamonix on 20/06/2001". We then contacted the only person explicitly mentioned, who was able to tell us how it came about. Christine Janin is a doctor and mountaineer who holds several 'firsts', including being the first woman to have conquered Everest, and the first woman to have reached the North Pole without mechanical means or sled dogs. Combining her medical knowledge with the fame and sporting experience she had acquired through these records, she found some support and founded the association "A chacun son Everest" (To each his own Everest) in 1994. The initial intention of the association was to take charge of children suffering from cancer and, by means of mountain courses, to enable them to regain control of their lives by becoming active players and driving forces in their recovery. Their aim is to show the similarities between overcoming difficulties on the way to the summits and those that lead to recovery. In 2001, the association inaugurated its new premises, and to mark the occasion an entrepreneur, G.D. in the dedication, offered to commission Gérard Fromanger to paint a picture for brightening up the reception hall. Christine Janin was not happy with the first version, as it was felt that it might shock some patients or visitors who were already suffering because of the reason they were there. Unfortunately, she was unable to provide us with an explicit description of this first draft, except to say that the second painting, which Gérard Fromanger leased on the eve of the inauguration, was too close to the first to meet with approval, and as a result was never exhibited. G.D. then kept the painting for his own use, which explains why it ended up on the market when normally, as a foundation's asset, it could not and should never have left. Christine Janin's account shows that in fact it never entered. The incompatibility of feelings that led to his rejection nevertheless makes it all the more interesting. But a closer look at certain details disrupts the seemingly linear thread of this story. These details do not call into question the authenticity of the tableau, its aesthetic qualities, or even the accuracy of Christine Janin's recollections, but when analysed they point to a path that could be much more sinuous than assumed. It has to be known that Gérard Fromanger used to work in series around a concept, from which he wove graphic variations illustrating it until the ideas and variations offered by the underlying theme were exhausted. Once he had embarked on a series, he would announce that it would be difficult, if not impossible, to leave the theme associated with it, and that it would be impossible to return to it at a later date. There were exceptions to this rule, as on two occasions we saw him depart from it. It's true that in both cases it was a commission. The first was for a Japanese dealer and the second for a graphic arts wholesaler in Arcueil. It's also worth noting that the indications on the backs of paintings, if they contain any at all, are often a source of revelation for those who are willing to read them. The designation "La vie quotidienne, instantané", for example, refers to a series from 1984 which, as far as we know, has the particularity of being made up of thirty paintings, all of the same format, brought together in a whole called "Trente instantanés" (Thirty Snapshots). "Suite Chamonix, numéro 1" therefore borrows its title from the "La vie quotidienne" (Early life) series, with the addition of the word "instantané" (Snapshot), which refers to the generic title of the works in this series. What's more, each of the paintings in "La vie quotidienne" has the distinctive feature of having a sort of unpainted border around its edge. However, this border is absent from the side edges of "Suite Chamonix, numéro 1". This is explained by the width of the painting, which was 292 cm, whereas the back indicates 300 cm. The configuration at the time we received it was therefore possibly shorter than the original, as confirmed by the old nail marks and the overhang of the canvas on the stretcher, which is wider on the left and right than at the top and bottom. The question arises as to the purpose of this modification and whether it was carried out by the artist himself or by a later owner. As this kind of cropping usually results from adapting a work to its hanging's place, Gérard Fromanger cannot be held responsible for it. Nor can we see why he would have indicated inaccurate dimensions in his dedication. The back also mentions a discrepancy between the date given, 2001, and that of the "La vie quotidienne" series, 1984. This discrepancy is underlined by the significant disparity between the ink of the signature and that of the dedication. It's as if 17 years of additional life had faded the first. This fatigue raises the question of the work's original purpose. Is "Suite Chamonix, numéro 1" simply the re-allocation of a work in response to a commission? Since the author has disappeared, no conclusion can be taken today as definitive. We can nevertheless assume that in order to adhere to the object of the association "A chacun son Everest" Gérard Fromanger had chosen from his themes the one that best captured the journey towards a summit of characters all united in the same dynamic. Taking advantage of the usual clean-up and minor restorations of a work before it is put back on the market, Galerie Anna-Tschopp has chosen to return the painting to its original dimensions. The reappearance of the borders on the left and right of the painting will reintegrate it fully into the "La vie quotidienne" series, and make it the counterpoint to both the whole and each of the thirty pieces in "Trente instantanés".
OEuvre proche :
OEuvre avant nettoyage et restauration :
Référencement de l'oeuvre en rubriques :
Sculptures
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Sculptures bronze
Sculptures matériaux divers
Sculptures pierre
Art abstrait
Art singulier
Chemins de traverses
Critique politique et sociale
Expressionnisme
Portraits et autoportraits
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